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HIRONDELLE BEUVRYGEOISE
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HIRONDELLE BEUVRYGEOISE
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16 octobre 2019

le dopage par le Dr Nicolas Schoonheere

LA QUESTION DU DOPAGE EN COLOMBOPHILIE VUE PAR UN VETERINAIRE
 
Bonjour à tous,
 
Suite à de nombreuses demandes récurrentes de la part de colombophiles, et notamment d'un bon nombre de mes clients, j'ai décidé, pour ce premier article de ma part dans la colombophilie belge, de vous donner mon point de vue sur une question qui secoue un peu le monde colombophile belge en ce moment, c'est à dire la question du dopage.
 
J'aborderais bien sûr la question en fonction de mes compétences. Je ne suis pas juriste, je ne pourrais donc pas débattre de légitimité des différents textes ou procédures. Et je suis encore moins devin, je ne débâterais donc pas non plus de la culpabilité (volontaire ou involontaire) de telle ou telle personne.  Vous vous rendrez assez vite compte que dans cet article, je ne prends parti, ni pour, ni contrequi que ce soit. Le but de celui-ci est plutôt d'essayer d'analyser, le texte de règlement en vigueur actuellement, en tant que médecin vétérinaire, (en essayant de clarifier et de vulgariser cette réglementation) et puis d'essayer ensuite de conseiller les colombophiles, vu la crainte remarquée chez certains de mes clients qui me disent ne plus trop savoir ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas administrer comme complémentation à leurs pigeons, sans risquer d'être déclarés positifs en cas de contrôle.
En me contentant donc de rester dans les domaines que je maitrise, j'essaierais donc de vous donner les conseils nécessaires pour éviter que vous ne puissiez « involontairement » vous retrouver dans la position délicate, d'être déclaré « positif à l'insu de votre plein grès » en cas de contrôle de votre colonie.  Vous remarquerez également que je serais assez critique, non pas le « fond » de la réglementation dopage  actuelle, mais bien un peu sur la « forme » de ce règlement, qui peut prêter, et je vous montrerais pourquoi, à confusion.
 
Commençons par analyser l'article 2 du règlement de « répression de l'administration de substances interdites aux pigeons voyageurs » en vigueur dans notre pays depuis cette année 2014,car finalement c'est celui là qui pose le plus de questions parmi vous.
Cet article 2 reprend donc les produits considérés comme « illicites » c'est à dire  les substances ou catégories de substances que vous ne pouvez en aucun cas administrer à vos pigeons. Passons les en revue (sans bien sûr rentrer trop dans les détails pour ne pas rendre les explications trop complexes) un par un pour mieux les connaître.
 
1.      Les corticostéroïdes. 
Egalement appelés les anti-inflammatoires stéroïdiens. Ce sont comme leur nom l'indique des médicaments utilisés en médecine vétérinaire pour lutter contre les processus inflammatoires.  On les utilise donc, entre autre, lors de forte réactions allergiques ou lors de maladie « auto-immune » , ils ont également pour effet de lutter contre la douleur (nous reviendrons plus tard sur ce point). Une des conséquence de l'administration de ces substances chez le pigeon est également qu'ils provoquent un arrêt de la mue. C'est notamment ce point en particulier qui a entrainé depuis maintenant plusieurs années leur interdiction d'usage en colombophilie. Beaucoup d'entre vous ont en effet connu les fameuses « gouttes magiques » que l'on mettait dans les yeux des pigeons et qui permettaient aux jeunes de l'année de n'avoir toujours pas commencé leur mue mi-octobre, alors que les autres voyaient leur jeunes sans une plume sur la tête dès la fin aout.
 
2.      Les bronchodilatateurs 
Bien connu des asthmatiques car ces médicaments font couramment partie de leur quotidien. Avec les corticostéroïdes (voir point numéro 1), ils constituent en effet le traitement de choix en cas de crises d'asthme. Les corticostéroïdes stoppent le processus inflammatoire alors que les bronchodilatateurs auront pour but d'augmenter la capacité respiratoire en provoquant une relaxation des muscles lisses et donc une augmentation de la capacité respiratoire.  Pour nos pigeons voyageurs, augmenter les capacités respiratoires veut donc dire prendre le risque d'améliorer les performances de façon illicites.
 
3.      Les stéroïdes anabolisants. 
Ce sont les substances dérivées d'hormones naturelles telles que la testostérone. Elles ont pour principales caractéristiques de stimuler la croissance des tissus cellulaires, en particulier les muscles. Utilisés puis interdit en Europe pour la production de viande notamment. Utilisés de façon illicite par certains « bodybuilder », il est facile de comprendre pourquoi ces substances sont interdites parmi toutes les fédérations sportives, et donc notamment en colombophilie.
 
4.      Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens. 
Anti-inflammatoire bien connu en médecine humaine et donc de vous tous. Parmi ces molécules on peut retrouver notamment l'ibuprofène, utilisé par nous tous lors de maux de tête, migraine,... (on peut aussi inclure l'aspirine dans cette catégorie) Ces « AINS » comme on les appelle également ont donc également un effet contre la douleur bien connu.
 
5.      Les analgésiques narcotiques. 
Pas besoin de trop de détail dans ce cas ci non plus. Si je vous dis que la morphine entre dans cette catégorie. Vous aurez tous compris à quelle famille il est question. Précision peut être importante à apporter, le terme « analgésique » veut tout simplement dire en langage commun « antidouleur ».
 
6.      Les analgésiques. 
Comme expliqué au point 5, analgésique voulant dire antidouleur, les familles 1, 4, et 5, font donc partie de cette catégorie. Hormis ces familles, que reste-t-il comme autre analgésiques. Certaines molécules comme le paracétamol par exemple. Bien connu également en Belgique sous le nom notamment de DafalganÒ par exemple.
 
7.      Les substances qui influencent le système nerveux, en ce compris la caféine. 
Certaines substances peuvent influencer le système nerveux, en stimulant par exemple la capacité à se concentrer, en inhibant les signes de la fatigue, etc.
C'est dans cette optique qu'ils peuvent donc être considérés  comme produits dopant.
 
8.      Hormones synthétiques et stimulateurs de croissance.Catégorie assez vague, où doivent être inclues je suppose l'hormone de croissance, et d'autres hormones synthétiques ayant pour but de stimuler la croissance musculaire.
 
Il faut ajouter à cela, toute substance pouvant être considérée comme « agent masquant »,  c'est à dire molécule qui a pour propriété de « tronquer » les analyses en modifiant leur concentration dans les éventuels échantillons contrôlés.  Et donc de permettre de cacher potentiellement la présence de substances interdites.
 
            Voilà, maintenant que vous connaissez un peu mieux ces catégories de produits, je me permettrais donc quelques petits commentaires sur ce règlement et principalement sur cette liste.
 
1)     Tout d'abord, je tiens en premier lieu à insister sur le fait que je suis absolument pour une législation antidopage dans le sport colombophile. En ce qui me concerne, encore plus que le but d'essayer d'améliorer les résultats des pigeons, je mettrais en avant les conséquences pour la santé de nos pigeons de telles pratiques. En effet, tous ces produits, ont pour potentiels (et cela reste à démontrer) effets d'améliorer les performances des pigeons, mais ils ont également  pour effets, une liste impressionnante d'effets secondaires qui mettent en péril la santé voire la vie des pigeons, surtout quand ils sont utilisés de manières « expérimentales ».
En ce qui me concerne, une personne qui donne volontairement des substances de ce genre dans un but clairement lucratif, devrait non seulement être puni par la fédération mais également par la loi.  Je vous rappelle d'ailleurs, dans ce cadre que théoriquement cela devrait être le cas. Et que la loi du 14 aout 1986 sur le bien-être animal condamne « toute personne qui administre ou fait administrer à un animal des substances déterminées par le Roi, qui ont pour but d'influencer ses prestations, ou qui sont de nature à empêcher le dépistage des produits stimulants » à des poursuites au tribunal pénal. Il existe d'ailleurs un arrêté royal datant  du 14 février 1995 fixant la liste des produits interdits améliorant les prestations chez les pigeons. Cette liste reprend une partie des catégories reprises ci dessus (coïncidant avec l'ancienne réglementation). Nous sortons dans ce cas du règlement de la RFCB et nous entrons dans le domaine de la loi. Bref, je ne saurais assez applaudir l'initiative de la fédération de lutter contre l'administration de ces substances.
2)     Malgré tout cela, tout n'est pas parfait dans le meilleur des mondes pour autant. En ce qui concerne les catégories en tant que telles, il y a des choses très claires, et des choses beaucoup moins claires. Des choses très simples, et des choses qui le sont beaucoup moins.
En effet, établir une liste de produits prohibés est plus compliqué qu'il n'y paraît.  Que considère-t-on comme dopage ? Que considère-t-on comme légal ? Ces questions pourraient laisser croire à une réponse simple. Mais elle ne l'est pas forcément.Je vais tenter de m'expliquer.
La réponse « devrait » être très simple. La RFCB est une ASBL. Elle a (à ma connaissance car je ne suis pas juriste) le droit de fixer son règlement comme elle l'entend. Elle fixe les produits qu'elle désire dans la liste des substances prohibée. POINT BARRE. Les membres de cet ASBL s'engagent à respecter le règlement et donc cette liste. S'ils ne sont pas d'accord avec ce règlement, ils n'ont qu'à simplement ne pas y adhérer. On peut tout à fait faire une demande à la commune pour détenir des pigeons voyageurs sans être membre de le RFCB.
Mais la réponse est en pratique beaucoup plus compliquée. En tant que vétérinaire, je ne peux que constater que ce fameux point 2 n'est pas très bien rédigé... ou du moins pas très bien pensé.Certaines parties le sont ; Si je vous dis: « il est interdit d'administrer aux pigeons voyageurs toute substance faisant partie de la famille des corticostéroïdes, ou encore des anti-inflammatoires non stéroïdiens », c'est parfait, c'est clair, c'est net. On parle là de famille de substance bien identifiée. Moi en tant que vétérinaire, je sais quelles sont ces substances, je sais que si je dois les utiliser pour soigner des pigeons, je dois préciser au colombophile de retirer le pigeon traité du pigeonnier de jeu. Les choses sont claires. Si un colombophile administre de son propre chef une substance issue de ces familles, c'est un tricheur. A nouveau POINT BARRE.  S'il administre à ses pigeons ces mêmes substances « involontairement », ce n'est pas un « tricheur »,  mais il est coupable quand même. Dans le meilleur des cas, il est coupable de négligence, car il a administré quelques choses à ses pigeons dont il n'était pas sûr qu'elles ne contiennent pas ces substances.
A l'inverse, certaines parties de cet article 2 sont pour moi par contre beaucoup plus compliquées et beaucoup moins claires.
Tout d'abord, certaines substances visées pourraient apparaitre dans plusieurs catégories, car ont plusieurs effets dénoncés par la règlementation. Citons en exemple le clenbuterol, qui est tant un bronchodilatateur qu'un anabolisant, ou même la caféine, qui est également bronchodilatateur, substance « influençant » le système nerveux, et diurétique (et donc pouvant être considéré comme produit masquant).  Jusque là, me direz-vous, rien de dérangeant, à partir du moment où elle figure dans au moins une catégorie, elle est considérée comme interdite.
C'est à ce niveau que l'on va compliquer les choses. Pas sur le fond, mais bien sur la forme. En effet, et de nouveau, cela n'engage que moi, mais je persiste, une partie de ce point 2 à été bâclé.  Quand je lis, moi en tant que vétérinaire : « substances qui influencent le système nerveux, en ce compris la caféine », c'est à dire la catégorie 7 de cet article 2. Alors là, je rentre complètement dans le flou le plus complet. Je vais essayer d'être le plus clair possible, et cela ne va pas être facile.  Essayons de prendre les choses dans l'ordre.
·         « substances qui influencent le système nerveux ».  Alors, ce coup-ci, qu'est ce que cela veut dire ? En effet, ici, on est plus dans le cadre d'une famille de médicaments bien ciblée et bien précise, connue par tous les professionnels de la santé. Mais plutôt dans « catégorie » de substance qui pourraient interférer avec un fonctionnement normal du système nerveux.  Alors, là, je suis désolé mais je suis perdu. Même moi, vétérinaire, je peux vous assurer que je ne sais pas ce que je peux administrer ou non aux pigeons de mes clients. Bien sûr j'en rajoute un peu. J'ai bien une idée sur toute une série de produits dont le règlement veut faire allusion.  Mais plusieurs questions me viennent à l'esprit. Parle-t-on de substance pour lesquelles des études scientifiques ont démontré qu'elles avaient un effet sur le système nerveux du pigeon voyageur ? Dans ce cas, vu le peu d'études réalisées « chez le pigeon », cela voudrait dire que cette liste se résume à presque rien. Et je pourrais même (presque sans prendre trop de risque de me tromper) prendre un exemple : c'est qu'aucune étude n'a été faite, à ma connaissance sur l'effet des amphétamines sur une quelconque « influence sur le système nerveux du pigeon voyageur ».  On pourrait dans ce cas considérer que les amphétamines ne font pas partie des produits interdits, alors qu'ils sont à l'inverse parmi les premiers ciblés dans cette catégorie. Si au contraire, ce n'est pas des produits dont l'effet sur le système nerveux a été démontré chez le pigeon, parle-t-on de substance dont on a démontré un effet sur le système nerveux « humain » ? Là, par contre, beaucoup plus d'études ont été réalisées. La liste devrait être beaucoup plus grande et précise. Mais à nouveau, pour moi, ce n'est pas clair. Ben oui, je suis vétérinaire, pas médecin. Quelles sont les substances dont des études avec comparaison traitement/témoin, ont démontré un effet positif chez l'homme ? En tant que vétérinaire, si un client me pose la question, je ne pourrais déjà pas lui répondre de façon certaine, alors imaginez pour le colombophile Lambda, c'est un casse tête. Bref, j'ai bien compris le type de substance que l'on veut cibler par cette phrase, mais je suis désolé, la formulation n'est pas claire.
·         Bon même si ce point est tout sauf clair, essayons d'être de bonne fois de bonne fois, et disons nous que, quoi qu'il arrive, tout le monde peut faire preuve du principe de précaution, et d'éviter d'administrer à un pigeon une substance dont il aurait un doute. Ne cherchons pas la petite bête, je l'accorde sans souci... Mais alors dans ce cas pourquoi préciser : « en ce compris la caféine » ? A nouveau, si la catégorie avait été claire, inutile de préciser que la caféine est comprise dans cette catégorie. Pourquoi préciser pour la caféine et pas pour les amphétamines, ou autres. Attention, entendons nous bien, et ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Je ne critique pas que la caféine se retrouve sur cette liste, que du contraire. Et de toute façon, je ne suis aucunement membre du comité de l'ASBL qui décide de mettre cette substance dans une liste qu'elle ne veut pas voir administrée aux pigeons.  Mais à nouveau,  la forme est malheureuse.
·         Je vais encore remettre une petite couche sur « la forme » de ce règlement.  La caféine est une substance de la famille des « methylxanthine ». Comme décrit plus haut, elle a des effets (démontrés « chez l'homme ») psychotropes, bronchodilatateurs, et diurétiques.  On ne remettra donc pas en cause qu'elle soit considérée comme substance prohibée par le règlement.
Mais donc, si on relis bien ce point 7 (je vais le reprendre encore une fois : «  les substances qui influencent le système nerveux, en ce compris la caféine ». On peut donc comprendre sans risquer de se tromper, que la RFCB considère que la caféine fait partie des substances influençant le système nerveux. On peut donc en déduire, que l'on considère (et à juste titre) que les autres molécules de la même famille que la caféine à savoir, les « methylxanthines » sont également considérées par la fédération comme faisant partie des substances qui influencent le système nerveux. Et donc  que ces molécules sont donc interdites. Je pense jusqu'ici avoir un raisonnement cohérent. Vous allez me dire, mais où veut il en venir ? Et bien simplement au fait que parmi ces substances de la même famille que la caféine, il y a une de ses plus proches cousines : « La theophylline ».  Et dans quoi retrouve t-on la théophylline ? Et bien oui, vous l'avez déjà deviné...dans le thé.  Si vous ne le saviez pas encore, je vous annonce que le thé (le vrai thé) est complètement proscrit par le règlement dans sa forme actuel.  A nouveau, cela ne me choque pas, si on considère ses propriétés, et si on prend en compte que la theophylline possède les mêmes effets psychotropes, bronchodilatateurs, et diurétiques que la caféine, c'est donc tout à fait logique. Et je n'ai rien à redire contre cela. Mais alors, pourquoi préciser dans le règlement, « et ce y compris la caféine ». Et ne pas préciser « et ce y compris la teophylline comprise dans le thé » ? Ben oui, à ma connaissance beaucoup plus de colombophiles distribuent du thé que de la caféine à leurs pigeons.

 
Bref, vous vouliez avoir mon avis, je vous le donne. C'est qu'il est clair que si l'initiative de la fédération est on ne peut plus louable, le texte est lui un peubâclé. Je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas demandé l'avis de personnes compétentes en la matière au moment de rédiger ce texte. L'avis de spécialistes aurait peut-être évité d'en arriver à cette situation actuelle complètement chaotique pour la colombophilie belge.
 
Avant de clôturer cette partie de l'article en ce qui concerne la « forme » du règlement,  je tiens malgré tout à signaler une dernière chose. Et elle est que autant certains point ne sont pas clairs, autant, à l'inverse certains autres le sont. Et que par le fait même, je trouve juste qu'il serait plus que dommage qu'un colombophile ayant été contrôlé positif sur un point  très clair du règlement, échappe aux mailles du filet à cause de « la forme baclée » du règlement. Aussi bien qu'un colombophile puisse être condamné sur un point qui n'est « vraiment pas clair », car il aurait donné du thé à ses pigeons par exemple...
           
Alors, voilà, en tenant compte de tout ceci. Vous colombophiles, quels seraient les conseils que je pourrais vous donner pour éviter de prendre le moindre risque de vous retrouver dans une situation de contrôle positif tout en pensant être de bonne fois.
 
1) La première chose, mais qui ne dépend pas de vous, serait que comme je viens d'en discuter,  il serait intéressant que la RFCB clarifie le règlement en vigueur. Cela permettrait à l'avenir d'avoir un règlement clair et précis, et de sortir de ce flou concernant plusieurs substances, et de l'incohérence en ce qui concerne d'autres de ces substances. (Je ne parle bien sûr pas de la caféine, pour laquelle l'interdiction est spécifiquement écrite) mais d'autres substances comme je l'ai signalé plus haut dans le texte.  Je pense que l'avis de personnes compétentes (et complètement indépendantes) pourrait éviter beaucoup de soucis, et permettrait d'écrire un règlement clair et précis. Pourquoi ne pas avoir demander l'avis d'un des professeurs de pharmacologie de l'une de nos facultés vétérinaires belge, par exemple ? Même s'ils ne sont pas les seuls qui pourraient permettre d'aider à établir un règlement sans équivoque.
2) De votre côté à vous, que pouvez vous faire ? Tout d'abord la première chose à faire est de ne JAMAIS, je dis bien JAMAIS donner à vos pigeons un produit ou médicament dont vous ne savez pas exactement ce qu'il contient. Chaque complément alimentaire est tenu par la loi d'avoir une liste précise de chacun de ses ingrédients. « C'est la loi ».  Si je prends un exemple, même sur les sacs de croquettes pour chien bon marché du ALDI, bas de gamme, il est écrit exactement les ingrédients. Si vous tombez donc sur un « produit » dont la composition n'est pas claire, ne le donnez pas.      
De la même façon, pour les éventuels produits venant d'un vétérinaire. L'époque où on ressortait de chez le vétérinaire avec des « poudre n°1 », ou des poudres « jaunes », ou beaucoup d'autres traitements « secrets » est révolue. C'est également « interdit par la loi ». Le vétérinaire est tenu de vous dire exactement ce qu'il y a dans le traitement qu'il administre à vos pigeons.  Même s'il « reconditionne certains médicaments, et qu'il vous le fourni dans un petit pot. Il est tenu de vous dire (et même de l'écrire sur l'étiquette) ce que cela contient.  Je vais prendre un exemple de pourquoi la loi oblige cela. Imaginez, vous recevez un médicament dans un petit pot, sans savoir ce qu'il y a à l'intérieur.  Vous le mettez dans votre cuisine, et pendant votre absence vous vous rendez compte que votre petit garçon de 3 ans a avalé toute la bouteille. Il ne se sent pas très bien. Premier reflexe, appeler le centre antipoison. Première question qu'ils vous poseront (et ce dans le but de vous donner très vite les premières consignes à suivre) : « Quel est le produit que votre enfant à avalé ? Si vous ne savez pas ce qu'il y a dedans. Réponse, ben je ne sais pas.  Hors, en fonction des substances responsables de l'intoxication, les soins et traitement sont complètement différents. Voilà le début d'une catastrophe possible dont vous serez en partie responsable. Cet exemple étant bien sur hors sujet, mais vous explique le « pourquoi de cette obligation par la loi »
Bref, en résumé, ne donnez jamais le moindre médicament ou le moindre complément alimentaire dont vous ne savez pas exactement ce qu'il contient. S'il contient une substance interdite, l'ignorance ne sera pas une excuse aux yeux du contrôle antidopage.
3)     Pour un complément qui contient bien une étiquette, lisez la correctement. Pour vous assurer qu'elle ne contient pas de substance interdite. Si vous avez un doute, renseignez vous, sonnez à votre vétérinaire s'il le faut, il vous renseignera, et vous rassurera, ou au contraire, vous déconseillera de distribuer ce produit.
4)     En cas de doute sur le « sérieux » de la marque du produit de complémentation, ne le donnez pas à vos pigeons.  En effet, faire une étiquette c'est bien, s'en tenir c'est encore autre chose. Si on a pu mettre du cheval dans les lasagnes pendant si longtemps, on peut mettre de la caféine dans tel ou tel produit pour les pigeons. Faites donc confiance aux firmes et marques sérieuses. Et non pas à un « nouveau produit miracle » venu de tel ou tel autre pays.
5)     Vu le manque de clarté du règlement, et vu l'interprétation dont je vous ai fait la preuve plus haut dans le texte, d'ici là. Si le règlement n'est pas modifié, je ne peux que vous conseiller de ne pas distribuer de « thé » à vos pigeons durant la prochaine saison de concours, car la « theophylline » qu'il contient a des propriétés tout à fait identiques que la « caféine », est donc interdite (selon mon interprétation que je pense correct du règlement actuel)

Voilà, en suivant ces quelques conseils, je peux donc vous rassurer sur le fait que vous ne pourrez pas recevoir de mauvaises nouvelles en cas de contrôle de votre colombier. Et donc par conséquent, vous ne pourrez plus non plus jouer la carte de l'incompréhension en cas de contrôle positif. Comme on dit dans ces cas là : « A bon entendeur... »

 
J'ai également reçu beaucoup de questions concernant la raison de pourquoi un laboratoire étranger a été choisi plutôt qu'un laboratoire belge pour réaliser les « tests de dépistages ».  Je ne m'étendrais pas sur ce sujet car je trouve cet article déjà assez long. Je me permettrais juste de dire, qu'à l'heure actuelle, aucun laboratoire belge n'est compétent pour déceler toute une partie de ces produits « proscrits ». En effet, les analyses pour dépister des substances dans les urines (dans les fientes en ce qui nous concerne) sont des analyses difficiles, et des méthodes spécifiques doivent être mise au point. Il ne suffit pas de mettre la fiente dans une machine qui nous ressortira tout ce qu'elle contient. Mais chaque analyse de chaque produit est spécifique, et au jour d'aujourd'hui, les laboratoires belges (qu'ils soient privés ou universitaires) ne maitrisent pas ces techniques pour toute une série des substances que l'on pourrait rechercher. Selon mon avis, le laboratoire choisi est donc un bon choix car il possède les qualifications pour effectuer ces analyses
 
Voilà...  Cet article était assez long, il n'est pas fait pour relancer une quelconque polémique, mais bien uniquement pour répondre aux questions précises que les colombophiles se posent en ce moment.
 
Je conclurais donc en résumant.
-          Alors, oui, la lutte contre le dopage est une très bonne chose pour nos pigeons voyageurs.
-          Non, le règlement dans sa « forme » actuelle n'est pas clair, et devrait être retravaillé avec l'aide de personnes compétentes dans le domaine.
-          Oui vous êtes responsables de tous les produits que vous donnez à vos pigeons, donc faites bien attention (sans devenir paranoïaque pour autant). Dans le doute, appliquez ce que l'on appelle le principe de précaution en ne distribuant pas un « produit » ou complément dont vous n'êtes pas certain.
 
Voilà, j'espère avoir répondu à vos questions sur ce sujet. J'espère que tout le monde avancera dans le même sens pour que l'on doive à l'avenir, aborder ce sujet le moins possible, car je pense que c'est un sujet qui ne rend service à personne dans notre sport colombophile. Je vous remercie de l'attention portée à cet article, et vous donne rendez-vous ici même dans ce journal, pour d'autres articles, un peu moins « brulants », mais tout autant d'actualités.
 
Bonne journée à tous.
 
Nicolas Schoonheere
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HIRONDELLE BEUVRYGEOISE
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